Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Articles taggés ‘Mongolie’

Les hadrosaures sont un grand groupe de dinosaures herbivores du Crétacé, affublés d’un large bec aplati qui leur a valu le surnom moyennement enviable de « becs de canard ». On en trouve un peu partout sur la planète à la fin de la période. S’ils avaient donc apparemment la bougeotte, ils possèdent d’autres caractéristiques intéressantes : ils ont fait partie du menu quotidien des tyrannosaures (voir ici ou ici) et leurs crânes étaient surmontés de curieuses excroissances (voir ici). Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout : que ce soit dans le désert de Gobi ou dans les badlands de l’Alberta, on retrouve fréquemment leurs restes momifiés, ou du moins des squelettes entourés de moulages naturels de la peau. Lire plus…

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L’année 2012 s’est mal terminée pour un contrebandier américain qui voulait vendre aux enchères un squelette de tarbosaure, le cousin mongol du tyrannosaure. L’histoire a commencé en mai 2012 (nous vous en parlions ici) lorsque les autorités mongoles se sont émues de la mise en vente d’un squelette de Tarbosaurus à New York, squelette adjugé pour 1 million de dollars mais rapidement saisi par la police américaine car la loi mongole interdit l’exportation de fossiles (voir ici ). En octobre les agents du Homeland Security Investigations embastillaient le vendeur, un nommé Eric Prokopi (voir ici). Lire plus…

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L’histoire c’est celle d’un squelette de « Tyrannosaurus bataar » en vente chez Heritage Auctions à New York dimanche 20 mai, en provenance d’Asie centrale. On admirera l’imprécision de la localisation géographique, comme c’est bizarre : ils ne savent pas exactement d’où vient le produit qu’ils vendent chez Heritage Auctions ? Et la traçabilité dans tout ça ?

Première arnaque très claire : il n’y a pas de Tyrannosaurus en Asie, il s’agit donc d’un squelette de Tarbosaurus bataar, le tyrannosauridé du désert de Gobi. Voici une vingtaine d’années certains chercheurs avaient bien suggéré que Tarbosaurus était un synonyme de Tyrannosaurus, mais cette hypothèse est aujourd’hui complètement abandonnée. Mais peut-être qu’un Tyrannosaurus ça se vend mieux qu’un Tarbosaurus aux enchères ? Allez savoir…

Second petit problème : le désert de Gobi est à cheval sur la Chine et la Mongolie, deux états qui interdisent l’exportation de fossiles. Du coup le Président de la République de Mongolie, Monsieur Elbegdorj Tsakhia s’émeut dans un courrier et rappelle que si ce fossile provient de Mongolie, il s’agit d’une vente illégale qu’il convient d’arrêter.

Un fossile exporté illégalement de Mongolie, quelle surprise ! Le Président mongol en profite pour demander à la communauté scientifique internationale d’alerter le gouvernement mongol de toute tentative de vente de fossiles mongols.

Pas de problème, M’sieur le Président, on vous fait une lettre si on en entend parler ! Et d’ailleurs je vous joins à tout hasard le mail de l’ambassade de Mongolie à Paris (info@ambassademongolie.fr) : n’hésitez pas !

MISE A JOUR du 20 mai 2012 – Suite à la mobilisation de la communauté paléontologique depuis 48 heures, un juge de Dallas (la compagnie Heritage Auction est basée au Texas) vient d’ordonner la suspension de la vente, tant que la propriété du squelette n’a pas été établie.

Vous pouvez signer la pétition ici

 

NOUVELLE MISE A JOUR du 21 mai 2012 – En dépit de l’injonction du juge texan, le squelette controversé a bien été adjugé hier à New York pour un peu plus d’un million de dollars, dans l’attente cependant de la décision définitive de la justice texane.  Certaines subtilités de la justice new-yorkaise sont connues de tous depuis un an, en voici une nouvelle : une vente suspendue à une décision de justice mais néanmoins effectuée, malgré la présence de l’avocat de la République de Mongolie qui a été expulsé de la salle, et malgré l’interdiction du juge de procéder à la vente. D’après les collègues américains ce n’est pas l’épilogue de cette sinistre affaire, dont je ne manquerai pas de vous faire suivre les rebondissements à prévoir.

Et voici qu’on apprend qu’une patte de tarbosaure est mise en vente à Londres cette semaine, chez Christies. Le combat continue…

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Gerard Gierliński , que je remercie, vient de me faire parvenir quelques photographies de ce magnifique Protoceratops évoqué dans le billet précédent. Et oui, le DinOblog est déjà lu en Pologne et même au-delà ! Et puis en relisant le livre Hunting for Dinosaurs de la paléontologue Zofia Kielan-Jaworowska, récit des expéditions polonaises dans le désert de Gobi, j’ai aussi retrouvé quelques images dignes d’intérêt, d’où ce post-scriptum richement illustré.

Ces expéditions polonaises en Mongolie, qui se déroulèrent de 1963 à 1965, ont beaucoup moins de notoriété aujourd’hui que les fameuses missions de l’American Museum of Natural History de New York quarante ans plus tôt. Elles furent pourtant bien plus fructueuses, et surtout la quasi-totalité des découvertes furent patiemment préparées, étudiées, et publiées dans une longue série de mémoires qui demeurent des documents incontournables sur les vertébrés du Crétacé supérieur. Lire plus…

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Protoceratops et le Syndrome de Cendrillon

En paléoichnologie (la branche de la paléontologie qui étudie les empreintes de pas fossilisées) il est un triste paradoxe : on peut suivre sur des dizaines, voire des centaines de mètres la piste d’un dinosaure, savoir s’il boitait ou s’il se promenait en troupeau mais on ne peut jamais identifier exactement l’espèce de dinosaure qui a produit ces traces. Tout au plus peut-on, d’après leur morphologie, les rapporter à un grand groupe de dinosaures : les différences plus subtiles nous échappent largement. C’est ce que le paléoichnologue Martin Lockley, qui est un poète à ses heures, a joliment baptisé le syndrome de Cendrillon (piochez dans vos souvenirs, la pantoufle de vair qui ne peut être chaussée que par Cendrillon, ça doit vous rappeler quelque chose) : on ne peut en théorie identifier l’espèce de dinosaure qui a produit un type d’empreinte que si l’on retrouve le squelette de l’animal au bout de sa piste… Et ce type de fossile est pour l’instant inconnu chez les dinosaures, et même chez tous les vertébrés. On connaît bien des limules fossilisées au bout de leur dernier voyage dans le Jurassique, mais ce sont des invertébrés. Lire plus…

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