Il a déjà été question au DinOblog (ici) des insectes découverts dans le gisement chinois du Jurassique moyen de Daohugou en Mongolie Intérieure. On y avait découvert des mouches étranges qui passaient une partie de leur vie sous l’eau et qui présentaient un fort dimorphisme sexuel. On avait même observé un couple pétrifié en plein accouplement. Eh bien, sachez que les aventures amoureuses des insectes chinois ne sont pas terminées ! Dans un article publié dans la revue PLoS ONE, Shu Li et ses collègues décrivent une nouvelle et torride scène de sexe chez des insectes trouvés également dans les couches de Daohugou. Etrangement, cet article ne fait pas mention du papier sur les mouches découvertes dans le même site alors que les dates de soumission l’auraient permis. Mais revenons à nos ébats, ou plutôt aux ébats de nos petits cercopes. Lire plus…
Le Dinoblog
La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures
Articles taggés ‘Lionel cavin’
Des requins “fossiles vivants fossiles”
Cette histoire commence il y a une trentaine d’années. Henri Cappetta – montpelliérain et spécialiste mondial des requins fossiles qui fut, à un moment ou un autre, superviseur des trois autres auteurs de l’article dont il est question ici – cherchait des dents de ses poissons préférés quelque part dans le Gard. Appliquant les méthodes propres à ce type de collecte (on se souvient que les poissons au squelette cartilagineux ont la fâcheuse tendance à ne laisser à la disposition des paléontologues que leurs dents ou leurs épines, heureusement nombreuses et résistantes), Henri a tamisé des centaines de kilos de sédiment. Le résultat, après un tri minutieux des résidus sous la loupe binoculaire, est un ensemble de 10 000 dents de requins et de raies qui représentent la faune d’un milieu océanique assez profond recouvrant cette région il y a 130 millions d’années, au Crétacé inférieur (le Valanginien). Un taxon de requin fut nommé Welcommia bodeuri en l’honneur de Jean-Louis Welcomme et Yves Bodeur qui ont signalé les premiers ce site, mais les autres dents restèrent incognito, cachées dans leur petite boîte jusqu’à l’arrivée en 2007 à Montpellier de Guillaume Guinot qui les étudia pour son travail de Master. La faune de requins s’avéra diversifiée, avec plus de 25 espèces dont plusieurs nouvelles pour la science, et sera décrite prochainement. Mais étrangement, plusieurs des requins présents dans cet ensemble représentent des lignées anciennes qui étaient plutôt abondantes au Jurassique supérieur, 20 millions d’années plus tôt. Peut-être que l’environnement profond où ont vécu ces poissons leur a permis de subsister à l’abri du regard des paléontologues ? Parmi ces 10 000 dents, six d’entre elles sortent du lot. Elles semblent bien appartenir à une lignée de requins qu’on considérait comme exterminée lors de la grande extinction de masse de la fin du Permien, soit 120 millions d’années auparavant.
Si la capture du premier cœlacanthe vivant en 1938 est considérée comme la plus grande découverte zoologique du 20ème siècle, il est des ouvrages traitant du fameux poisson qu’on aurait préféré savoir oubliés dans les profondeurs de l’océan livresque. Alors pourquoi étaler l’anatomie de ce nouveau venu sur les pages du DinOblog ? C’est que la créature est trop surprenante pour ne pas être disséquée. Une fois « Le cœlacanthe, une espèce animale à l’épreuve des médias » ouvert, le livre de Florent Barrère à l’épreuve de notre scalpel, les viscères se répandent aussitôt. Ils sont étranges et révèlent bien des difformités. Les erreurs sont aussi abondantes que le sont les écailles « pédonculées » (sic) sur le corps de notre poisson. En voici une petite sélection. Lire plus…
Bousculade chez des dinosaures carnivores
Il y a quelques années trois des dinoblogueurs, accompagnés d’autres collègues, ont publié une liste mise à jour des vertébrés découverts dans des couches du Crétacé du sud est du Maroc, cette fameuse région qu’on appelle les Kem Kem (Cavin et al., 2010). Cette liste est assez longue… Les sédiments accumulés dans ce qui était alors des fleuves et des deltas ont fourni plus de 50 espèces de vertébrés continentaux (terrestres, aériens et d’eau douce), ce qui fait de cette faune une des plus diversifiées au monde pour l’étage que l’on nomme le Cénomanien (entre 100 et 94 millions d’années). Parmi les bestioles trouvées il y a des requins, des dipneustes, des cœlacanthes, des poissons à nageoires rayonnantes (ou actinoptérygiens, désolé le français ne possède pas de mot plus simple pour qualifier ce groupe), des amphibiens, des lézards, des serpents, des tortues, des crocodiles, des ptérosaures, des dinosaures et peut-être même un morceau d’oiseau. Il ne manque à ce carnaval des animaux que les mammifères pour avoir un bestiaire représentatif de cette période. Bon, c’est vrai, la majorité de ces organismes ne sont connus que par des petits morceaux et rares sont les squelettes découverts en connexion anatomique, c’est-à-dire avec tous leurs os préservés bien comme il faut et là où il faut. Mais depuis Cuvier et sa méthode de subordination des organes et corrélation des formes, tout paléontologue qui se respecte est capable de reconstituer un animal entier à partir d’un fragment de son squelette. Alors nous, les rogatons, ça nous suffit ! Lire plus…
Beaucoup de gènes et un peu de gêne pour un fossile vivant : le retour du coelacanthe
Le cœlacanthe, l’icône des fossiles vivants dont il fut déjà question dans ce blog, est à nouveau à l’affiche. Après l’homme, un nématode, le riz, l’ornithorynque et le chimpanzé (parmi bien d’autres), voilà que la revue Nature publie le génome complet de notre Latimeria chouchou. Lire plus…