Il nous l’avait annoncé lors des dernières rencontres du Dinoblog début juillet. C’est chose faite. Le dernier livre de Jean-Louis Hartenberger est désormais dans toutes les bonnes librairies et autres supermarchés de la culture. Il s’agit d’un choix de 37 chroniques dont la plupart a paru sur la plateforme scilogs du magazine Pour la science alors que d’autres viennent d’ici, du Dinoblog, comme Depuis quand les cachalots ont le melon ? qui donne son titre à l’ouvrage. Lire plus…
Le Dinoblog
La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures
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Depuis quand les cachalots ont le melon ? Bis
L’oreille interne du bien nommé Echovenator sandersi (signifie chasseur par écholocation dédié à Sanders) a toutes les qualités anatomiques requises pour percevoir et transmettre les ultras sons (plus de 100 kHz). Ce cachalot fossile vivait à l’Oligocène supérieur voici 24 à 27 millions d’années. C’est la conclusion de l’étude d’un fossile exceptionnel : un crâne très complet trouvé dans les dépôts phosphatés de la Cooper Formation en Caroline du Sud (1).
L’antilope qui barétait comme un hadrosaure
Une antilope fossile découverte au cœur de l’Afrique portait une crête sagittale en S, caisse de résonance à ses meuglements. Elle est le premier mammifère qui révèle une telle particularité anatomique qui jusqu’ici n’avait été observée que chez certains dinosaures, les hadrosaures lambéosaures. Comme chez ces derniers, en soufflant et bramant au travers de cette excroissance caverneuse, les sons ainsi modulés permettaient d’exprimer aussi bien des cris d’amour que des invitations à partager des herbages de qualité, à moins qu’ils ne préviennent de la présence de rôdeurs mal intentionnés.
La richesse paléontologique du Miocène d’Espagne est devenue au fil du temps légendaire, et les Musées de Sabadell, Madrid, et tant d’autres donnent à voir des milliers de fossiles de Mammifères de cette époque qui ne lassent pas d’étonner autant par leur étrangeté exotique que leur parfait état de conservation (voir ici).
Quand des chevaux-ours marins longeaient le Pacifique en nageant et piochant
Durant deux dizaines de millions d’années, les rives du Pacifique, du Mexique au Japon en passant par l’Alaska et les Iles Aléoutiennes, furent habitées été comme hiver par des troupeaux de mammifères aussi étranges que paisibles : les Desmostylia. Barbotant dans les prairies de laminaires et varechs de ces rivages, leurs familles prospéraient sur les côtes rocheuses et les plages, fourrageant ici les arbrisseaux et herbages, digérant là le ventre au soleil, sans ennemis déclarés hors les insectes piqueurs. Pour les décrire on doit emprunter au morse pour la tête, à l’ours blanc pour l’art de la nage en eau profonde, à l’hippopotame pour le tour de taille, au cheval pour le régime alimentaire. Alors j’ai décidé de les baptiser dans un premier temps chevaux-marins, en oubliant leurs divers patronymes scientifiques presque toujours imprononçables, dont je ne donne qu’un échantillon : Ounalashkastylus tomidai. Mais pour leur port, leur façon de se déplacer aussi bien dans l’eau qu’à terre, il serait préférable de les dénommer ours de mer. Pour résumer, voici l’histoire des chevaux-ours marins qui longeaient en piochant les plages et estuaires du Pacifique voici une dizaine de millions d’années. Lire plus…