Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

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Les plumes du dinosaure de Sissel-Jo Gazan

Un polar paléontologique où l’on assassine des paléontologues sur fond de polémique scientifique, rien de tel pour passer un bon moment sur la plage ou sur un chantier de fouilles… Et pour faire encore plus tendance, c’est un polar scandinave (nul n’ignore que ces derniers temps, mieux vaut être né(e) au nord du 55e parallèle pour publier des histoires policières) puisque son auteure est une écrivaine danoise, qui a personnellement fréquenté des savants (danois) durant ses études de biologie à Copenhague. La polémique sous-jacente, c’est celle de l’origine des oiseaux, délicat sujet que doit traiter l’héroïne, Anna, dans un mémoire dirigé par la première victime, qui défend mordicus leur origine dinosaurienne. Un chercheur américain qui soutient, malgré l’invasion des dinosaures à plumes une origine non-dinosaurienne, est soupçonné. S’ensuivent, l’on s’en doute, rebondissements et morts brutales qui déciment la science copenhagoise.

Outre le coupable, on découvrira in fine que les oiseaux sont bien des dinosaures, au grand désespoir du savant américain qui ne changera d’ailleurs pas d’avis. Un livre divertissant, quoique assez pessimiste sur le fonctionnement de la science, où quelques-uns des protagonistes ont plus d’un point commun avec des paléontologues bien connus.

Sissel-Jo Gazan, Les plumes du dinosaure, Le Serpent à plumes, 2011, 528 p., 26 €

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« Maman, c’est quoi un Tyrannosaure ? » Voici une question qui nous apparaît bien peu familière tellement la terreur du Crétacé semble ancrée dans l’imaginaire collectif. Pourquoi un tel engouement autour de ce « terrible lézard » ? Comment, en moins d’un siècle, le pompeux Tyrannosaurus rex est-il devenu cette bête de scène mieux connue sous le nom de T. rex (prononcer « Tea rex » en version anglaise) ? Jean Le Loeuff se propose de revenir sur les origines du mythe dans son ouvrage intitulé « T. rex – Tyrannosaurus et les mondes perdus ». Bien plus encore que la bête elle-même, la sortie d’un énième ouvrage relatant les exploits du dino préféré de nos chères têtes blondes s’annonçait comme terrifiante. Mais l’auteur a réussi un pari risqué, celui de parler sérieusement de paléontologie sans se prendre au sérieux. Lire plus…

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Ce mois-ci l’excellente revue Pour la Science évoquait l’Antarctique, « Terre promise » de la paléontologie. Ce vœu est plus que confirmé, au premier comme au second degré, dans un roman d’anticipation de Martial Caroff, géologue à l’Université de Brest

Le dégel de l’Antarctique n’étant finalement qu’une question de temps, de nouveaux terrains de jeu s’ouvriront bientôt pour les paléontologues : et pourquoi pas des découvertes vraiment étonnantes ? C’est ce qui arrive en 2037 à un paléontologue israélien (car entretemps Israël a échangé ses territoires occupés contre quelques arpents d’Antarctique) quelque part au nord du continent (bon évidemment le nord c’est peu partout là-bas). Un étrange fossile de marsupial dont le crâne a la même capacité cérébrale que celui des primates contemporains est découvert dans l’Eocène, au temps d’avant le refroidissement. Lire plus…

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C’est très à la mode en ce moment de se préoccuper de la couleur des plumes des dinosaures, depuis qu’une équipe américaine a montré, en 2008, que certaines plumes fossilisées contenaient encore des mélanosomes, qui comme nul ne l’ignore sont des organites responsables de certaines des couleurs des plumes des oiseaux. Après Anchiornis, un petit dinosaure carnivore aux plumes sombres tachetées de brun-rouge, place à Archaeopteryx himself. Lui, on le verrait bien dans les tons bleus tel que l’ont représenté le peintre tchèque Zdenek Burian et nombre de ses imitateurs (enfin je cause pour moi, dans une case de mon cerveau Archaeopteryx est bleu et accroché à un arbre…). Mais ça, c’était avant. Avant que la Science ne s’emploie à balayer ces spéculations artistiques… Lire plus…

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L’histoire c’est celle d’un squelette de « Tyrannosaurus bataar » en vente chez Heritage Auctions à New York dimanche 20 mai, en provenance d’Asie centrale. On admirera l’imprécision de la localisation géographique, comme c’est bizarre : ils ne savent pas exactement d’où vient le produit qu’ils vendent chez Heritage Auctions ? Et la traçabilité dans tout ça ?

Première arnaque très claire : il n’y a pas de Tyrannosaurus en Asie, il s’agit donc d’un squelette de Tarbosaurus bataar, le tyrannosauridé du désert de Gobi. Voici une vingtaine d’années certains chercheurs avaient bien suggéré que Tarbosaurus était un synonyme de Tyrannosaurus, mais cette hypothèse est aujourd’hui complètement abandonnée. Mais peut-être qu’un Tyrannosaurus ça se vend mieux qu’un Tarbosaurus aux enchères ? Allez savoir…

Second petit problème : le désert de Gobi est à cheval sur la Chine et la Mongolie, deux états qui interdisent l’exportation de fossiles. Du coup le Président de la République de Mongolie, Monsieur Elbegdorj Tsakhia s’émeut dans un courrier et rappelle que si ce fossile provient de Mongolie, il s’agit d’une vente illégale qu’il convient d’arrêter.

Un fossile exporté illégalement de Mongolie, quelle surprise ! Le Président mongol en profite pour demander à la communauté scientifique internationale d’alerter le gouvernement mongol de toute tentative de vente de fossiles mongols.

Pas de problème, M’sieur le Président, on vous fait une lettre si on en entend parler ! Et d’ailleurs je vous joins à tout hasard le mail de l’ambassade de Mongolie à Paris (info@ambassademongolie.fr) : n’hésitez pas !

MISE A JOUR du 20 mai 2012 – Suite à la mobilisation de la communauté paléontologique depuis 48 heures, un juge de Dallas (la compagnie Heritage Auction est basée au Texas) vient d’ordonner la suspension de la vente, tant que la propriété du squelette n’a pas été établie.

Vous pouvez signer la pétition ici

 

NOUVELLE MISE A JOUR du 21 mai 2012 – En dépit de l’injonction du juge texan, le squelette controversé a bien été adjugé hier à New York pour un peu plus d’un million de dollars, dans l’attente cependant de la décision définitive de la justice texane.  Certaines subtilités de la justice new-yorkaise sont connues de tous depuis un an, en voici une nouvelle : une vente suspendue à une décision de justice mais néanmoins effectuée, malgré la présence de l’avocat de la République de Mongolie qui a été expulsé de la salle, et malgré l’interdiction du juge de procéder à la vente. D’après les collègues américains ce n’est pas l’épilogue de cette sinistre affaire, dont je ne manquerai pas de vous faire suivre les rebondissements à prévoir.

Et voici qu’on apprend qu’une patte de tarbosaure est mise en vente à Londres cette semaine, chez Christies. Le combat continue…

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