Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Articles taggés ‘Jean Le Loeuff’

La Maison européenne de la Photographie présente jusqu’au 16 mars 2014 une exposition de l’artiste catalan Joan Fontcuberta intitulée « Camouflages ». En préambule, l’artiste convie le poète soufi Mahmoud Chabestari : « Ce n’est pas que le monde soit trompeur, mais plutôt que, dans son incapacité à voir, l’homme s’ingénie à être trompé… Nous sommes aveugles car nous voyons des images. » « Pourquoi croire aux photos ? »  demande Fontcuberta. « Pourquoi invariablement accorder une confiance sans borne à l’œil mécanique de l’appareil photo ? » Pour lui « générer le soupçon et remettre en question la crédibilité charismatique de la photo équivaut à conjurer les régimes de vérité et à refuser tout discours d’autorité. » Bien bien mais tout ceci n’est-il pas un tout petit peu pédant pour le DinOblog ? Et puis quel rapport entre un photographe catalan, un poète soufi et la paléontologie ?

L’abbé Fontana (à gauche) et Joan Fontcuberta : quelques ressemblances patronymiques, et pas seulement.

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Petit billet en réponse à une remarque fort judicieuse d’un lecteur du DinOblog (ici, la remarque) : pourquoi utiliser mésozoïque plutôt que secondaire, quand on cause de l’ère géologique qui vit s’épanouir nos animaux favoris ? Je me suis fendu d’une réponse un peu courte invoquant l’archaïsme du second terme (secondaire) et laissant donc supposer une relative modernité du premier (mésozoïque). En somme autrefois on parlait du Secondaire mais aujourd’hui on parle du Mésozoïque, et pis c’est tout. Un peu court, j’en conviens, et notre lecteur dégaine judicieusement Le Voyageur du Mésozoïque, une aventure de Spirou et Fantasio pondue par Franquin en… 1960. Si vous ne l’avez pas encore lue, sachez qu’il y est question de l’éclosion, à Champignac-en-Cambrousse, d’un œuf de Plateosaurus découvert en Antarctique par le Comte Pacôme Hégésippe Adélard Lanislas de Champignac, et des aventures qui découlèrent de cette éclosion. Lire plus…

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Diable, mais qu’est-ce donc que ce syndrome du hérisson ? Imaginez un paléontologue (d’espèce inconnue) qui se pencherait dans quelques millions d’années sur le squelette fossilisé d’un hérisson. Notre habile chercheur, après un rapide coup d’œil à ses petites dents pointues, le classera fort correctement parmi les mammifères insectivores, puis demandera au Mazan et au Michel Fontaine de son temps de dessiner une reconstitution de l’animal : les susdits dessineront donc une petite bestiole poilue (puisque c’est un mammifère), sorte de souris à queue courte mais évidemment dépourvue de piquants (puisque ceux-ci ne se seront pas fossilisés). Autant dire que le résultat final sera très éloigné de l’apparence réelle du hérisson ! En l’absence de parties molles fossilisées, nous sommes évidemment dans la même situation que notre paléontologue du futur quand il s’agit des dinosaures : à quoi ressemblaient-ils quand ils n’avaient pas de plumes ?

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J’ai déjà évoqué dans ces colonnes (ici) le célèbre Eoraptor lunensis (le chasseur de l’aube de la vallée de la Lune, enfin un peu de poésie), l’un des plus anciens dinosaures connus. Découvert en Argentine dans la formation Ischigualasto (Carnien, vers 230 Ma) Eoraptor fut décrit en 1993 par le paléontologue américain Paul Sereno (et quelques autres) comme le plus ancien théropode, une opinion suivie par de nombreux chercheurs. Vingt ans après, Sereno est revenu rôder sur les lieux du crime, décrivant avec des collègues argentins et un grand luxe de détails le squelette, mieux dégagé depuis, d’Eoraptor. Avec une honnêteté pas si fréquente il reconnaît les quelques erreurs de sa première description (des morceaux d’un autre dinosaure, le petit théropode Eodromaeus, ayant été mélangés avec ceux d’Eoraptor) et met en évidence des caractères qui lui avaient échappé à l’époque. C’est ainsi que le pouce d’Eoraptor prend tout à coup une importance considérable : la main d’Eoraptor compte cinq doigts, dont les deux doigts extérieurs sont très réduits. Le premier doigt de la main (le pouce, donc) est retourné vers l’intérieur, un caractère très rare que l’on ne connaît que chez certains sauropodomorphes (les prosauropodes). Lire plus…

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Voici les résultats d’une petite étude comparative menée par le service éducatif du Musée des Dinosaures sur la culture paléontologique des enfants et adolescents des deux côtés de l’Atlantique. Le point de départ est une étude américaine menée par des chercheurs new-yorkais (je remercie Cyrille Vanlerberghe d’avoir attiré mon attention sur ce travail).

Des chercheurs étatsuniens se sont penchés sur la représentation du tyrannosaure chez la jeune génération, demandant à quelques centaines d’enfants et d’adolescents de dessiner un T. rex à brûle-pourpoint. Et les résultats sont assez confondants 20 ans après la sortie de Jurassic Park et de son tyrannosaure new-look à la colonne vertébrale horizontale, fidèle reflet des hypothèses scientifiques des années 70. Lire plus…

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