Voici un bien curieux animal qui nous vient tout droit du Chili et du Jurassique supérieur. Du Chili et du Jurassique : oui, notre rédactrice en chef s’est pris de passion pour le zeugma, alors on fait ce qu’on peut. Chilesaurus, dont l’étymologie ne nécessite pas, je pense, une longue analyse, fait partie du groupe des théropodes. Il est plus précisément ce que les paléontologues appellent un Tétanoure basal, ce qui peut, en revanche, mériter quelques explications. Les Tétanoures sont le grand groupe de dinosaures qui comprend Allosaurus, Megalosaurus, Tyrannosaurus et la plupart des théropodes populaires (« raptors », ornithomimosaures, oiseaux, spinosaures, etc.). N’en font pas partie les théropodes primitifs du Trias, les Coelophysidae et le grand groupe des cératosaures qui, outre Ceratosaurus, englobe la famille des Abelisauridae, les grands carnivores crétacés des continents du sud et d’Europe. Bref si vous avez suivi, Chilesaurus est un lointain grand-oncle de Megalosaurus et Spinosaurus… C’est cool mais cela valait-il un billet de DinOblog ?
Le Dinoblog
La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures
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Vous en avez toujours pas marre des dinosaures ?


A la télé, à la radio, dans la presse, sur la toile, ils sont partout et nous, ça nous réjouit. Allez écouter France Inter, l’émission les Savanturiers du samedi 13 juin, le paléontologue Ronan Allain raconte pendant une heure son métier de paléontologue, c’est vachement bien et c’est ici
Depuis quand les cachalots ont le melon ?


Si le capitaine Achab poursuit Moby Dick dans le célèbre roman d’Herman Melville, c’est pour ravir à ce cachalot de légende son melon, ou plus exactement ce qu’il renferme : le spermaceti, l’ambre blanc. Au total, ce sont plusieurs dizaines de barils de graisses extraites de la tête du géant des mers dont le capitaine et son équipage espèrent tirer profit. Car pour acquérir ces huiles essentielles et concocter des onguents aussi miraculeux qu’hors de prix, tous les pharmaciens et chimistes d’alors sont prêts à se ruiner.
Le dinosaure dont il sera question aujourd’hui appartient à la famille des Scansoriopterygidae, qui n’est certainement pas la plus célèbre famille de dinosaures mais assurément l’une des plus curieuses. Les quelques bestioles qui la constituent sont de minuscules animaux chinois et jurassiques de la taille d’un pigeon et pourvus d’un troisième doigt de la main démesurément long. Vraiment long puisque le bras d’un scansorioptérygidé peut être plus long que son corps ! Curieuse fantaisie qui rappelle, par exemple, les ptérosaures. Les auteurs des premiers travaux sur les premiers scansorioptérygidés découverts à l’aube du XXIè siècle (Scansoriopteryx aussi connu sous le nom d’Epidendrosaurus et Epidexipteryx) ont supposé que ces très longs doigts pouvaient être liés à un mode de vie arboricole.
Le chinchilla qui voulait devenir éléphant

Décidément il semblerait que les petites bêtes aient une fâcheuse tendance à vouloir imiter les grands de ce monde. Après la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, le krill qui voulait devenir baleine (ici), laissez moi vous conter l’histoire du rongeur qui voulait imiter l’éléphant.
Evidemment, si je dis rongeur, vous pensez immédiatement souris et rats, et ceci a le don d’énerver le rodentologue (spécialiste des rongeurs) que je suis. Saviez-vous en effet que les rongeurs forment le groupe le plus diversifié de mammifères ? Sur les 5400 espèces de mammifères actuels, 2277 sont des rongeurs et il a probablement existé plus d’espèces de rongeurs au cours des derniers 56 millions d’années que d’espèces de dinosaures pendant la totalité de leur règne (soit 186 millions d’années mais il est vrai que les oiseaux se sont bien rattrapés depuis la crise Crétacé/Tertiaire). Lire plus…