Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Bob Morane contre tout chacal : l’aventurier contre les Tyrex

Le 16 décembre 2013 par Jean Le Loeuff

Bob Morane est le héros d’une série de 234 romans d’aventures de l’écrivain belge Henri Vernes (né en 1918) ; le premier épisode est paru le 16 décembre 1953, c’est donc aujourd’hui le soixantième anniversaire de cette étonnante série. Mais que vient faire Bob Morane, curieux mélange de justicier, d’aventurier et de barbouze, sur le DinOblog ?

L’inoxydable Bob, en soixante ans de carrière, a eu l’occasion à maintes reprises de se mesurer à des dinosaures en chair ou en os. Rien d’étonnant à cela, le Commandant Morane et ses amis ont exploré toutes les failles de l’espace-temps et retrouvé la plupart des mondes perdus de notre petite planète, autant dire que Tyrannosaurus est devenu à l’univers de Bob ce que votre caniche est à votre salon : un élément du paysage sur lequel on trébucherait presque tellement il se confond avec le tapis. Lire plus…

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Publié dans : Analyse de livre,Histoire des reconstitutions,Littérature fantastique,Tyrannosaurus

Les éditions Evolution viennent de traduire un livre de Roger Osborne, écrivain et géologue britannique. Des fantômes tapis dans la roche, paru en 1998 en Angleterre (sous le titre The floating egg…), est une sorte de contre-histoire des premiers balbutiements de la géologie. Au-delà des quelques grands noms que l’histoire a retenus (de Cuvier à Buckland), Osborne essaie de remettre dans la lumière les sans-grades, les témoins surpris des débuts hésitants de cette nouvelle science. Sa perspective surprenante est de traiter cette histoire qui se déroula à travers l’Europe dans les premières années du XIXe siècle sans sortir (ou presque) d’une micro-région du Yorkshire. Lire plus…

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Publié dans : Analyse de livre,Histoire de la paléontologie

Il a déjà été question au DinOblog (ici) des insectes découverts dans le gisement chinois du Jurassique moyen de Daohugou en Mongolie Intérieure. On y avait découvert des mouches étranges qui passaient une partie de leur vie sous l’eau et qui présentaient un fort dimorphisme sexuel. On avait même observé un couple pétrifié en plein accouplement. Eh bien, sachez que les aventures amoureuses des insectes chinois ne sont pas terminées ! Dans un article publié dans la revue PLoS ONE, Shu Li et ses collègues décrivent une nouvelle et torride scène de sexe chez des insectes trouvés également dans les couches de Daohugou. Etrangement, cet article ne fait pas mention du papier sur les mouches découvertes dans le même site alors que les dates de soumission l’auraient permis. Mais revenons à nos ébats, ou plutôt aux ébats de nos petits cercopes. Lire plus…

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Publié dans : Asie,Entomologie,Invertébrés

Eoraptor, le chasseur qui se réveille lapin

Le 13 novembre 2013 par Jean Le Loeuff

J’ai déjà évoqué dans ces colonnes (ici) le célèbre Eoraptor lunensis (le chasseur de l’aube de la vallée de la Lune, enfin un peu de poésie), l’un des plus anciens dinosaures connus. Découvert en Argentine dans la formation Ischigualasto (Carnien, vers 230 Ma) Eoraptor fut décrit en 1993 par le paléontologue américain Paul Sereno (et quelques autres) comme le plus ancien théropode, une opinion suivie par de nombreux chercheurs. Vingt ans après, Sereno est revenu rôder sur les lieux du crime, décrivant avec des collègues argentins et un grand luxe de détails le squelette, mieux dégagé depuis, d’Eoraptor. Avec une honnêteté pas si fréquente il reconnaît les quelques erreurs de sa première description (des morceaux d’un autre dinosaure, le petit théropode Eodromaeus, ayant été mélangés avec ceux d’Eoraptor) et met en évidence des caractères qui lui avaient échappé à l’époque. C’est ainsi que le pouce d’Eoraptor prend tout à coup une importance considérable : la main d’Eoraptor compte cinq doigts, dont les deux doigts extérieurs sont très réduits. Le premier doigt de la main (le pouce, donc) est retourné vers l’intérieur, un caractère très rare que l’on ne connaît que chez certains sauropodomorphes (les prosauropodes). Lire plus…

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Publié dans : Amérique du Sud,Les plus vieux dinosaures,Sauropodes,Théropodes

Des requins “fossiles vivants fossiles”

Le 31 octobre 2013 par Lionel Cavin

Cette histoire commence il y a une trentaine d’années. Henri Cappetta – montpelliérain et spécialiste mondial des requins fossiles qui fut, à un moment ou un autre, superviseur des trois autres auteurs de l’article dont il est question ici – cherchait des dents de ses poissons préférés quelque part dans le Gard. Appliquant les méthodes propres à ce type de collecte (on se souvient que les poissons au squelette cartilagineux ont la fâcheuse tendance à ne laisser à la disposition des paléontologues que leurs dents ou leurs épines, heureusement nombreuses et résistantes), Henri a tamisé des centaines de kilos de sédiment. Le résultat, après un tri minutieux des résidus sous la loupe binoculaire, est un ensemble de 10 000 dents de requins et de raies qui représentent la faune d’un milieu océanique assez profond recouvrant cette région il y a 130 millions d’années, au Crétacé inférieur (le Valanginien). Un taxon de requin fut nommé Welcommia bodeuri en l’honneur de Jean-Louis Welcomme et Yves Bodeur qui ont signalé les premiers ce site, mais les autres dents restèrent incognito, cachées dans leur petite boîte jusqu’à l’arrivée en 2007 à Montpellier de Guillaume Guinot qui les étudia pour son travail de Master. La faune de requins s’avéra diversifiée, avec plus de 25 espèces dont plusieurs nouvelles pour la science, et sera décrite prochainement. Mais étrangement, plusieurs des requins présents dans cet ensemble représentent des lignées anciennes qui étaient plutôt abondantes au Jurassique supérieur, 20 millions d’années plus tôt. Peut-être que l’environnement profond où ont vécu ces poissons leur a permis de subsister à l’abri du regard des paléontologues ? Parmi ces 10 000 dents, six d’entre elles sortent du lot. Elles semblent bien appartenir à une lignée de requins qu’on considérait comme exterminée lors de la grande extinction de masse de la fin du Permien, soit 120 millions d’années auparavant.

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Publié dans : fossiles vivants,Requins fossiles