Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Poisson à la carte pour Spinosaurus

Le 27 mai 2015 par Lionel Cavin

Quel amateur de paléontologie ne sait pas que le dinosaure théropode Spinosaurus mangeait du poisson ? Tout chez lui traduit son goût de la gent aquatique : son museau et ses dents de crocodile, ses griffes d’harponneur et même le signal géochimique de ses os. A ces particularités s’ajoutent une exubérante crête dorsale et des pattes postérieures malingres, autant d’atouts qui placent Spinosaurus à la limite du ridicule, malgré les 17 mètres qui séparaient parfois le bout de son museau du bout de sa queue. Spinosaurus et les autres spinosauridés mangeaient donc du poisson (plus quelques autres animaux terrestres et volants comme l’attestent des restes de dinosaures et de ptérosaures ayant subi leurs foudres) et généralement, on se contente de cette affirmation. Et bien nous, non ! On a voulu aller plus loin en cherchant à mieux connaître les pauvres victimes de Spinosaurus (en fait, dans cette étude, les poissons nous intéressent pour eux-mêmes et peu importe que les spinosaures les mangeassent ou les négligeassent, mais c’est toujours mieux de parler d’un dinosaure en introduction d’un billet. Que cela reste entre nous ;-) Lire plus…

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Publié dans : Afrique,Poissons fossiles

Les serpents de Sainte Hilda

Le 20 mai 2015 par Jean Le Loeuff

Avant de devenir une sainte de l’église catholique, Hilda fut abbesse de l’abbaye de Whitby dans le Yorkshire (Le DinOblog ça devient la Samaritaine, on y trouve de tout puisqu’on a déjà causé de la géologie du Yorkshire ici). Selon Bède le Vénérable, dont je crois qu’on n’avait pas encore parlé, Hilda était née en 614, ce qui fait une paille. Elle était la fille de Breguswith et d’Hereric, le neveu d’Edwin de Northumbrie, autant dire que ce n’était pas n’importe qui. Après quelques péripéties dignes d’une saison de Game of Thrones (en gros Hereric fut empoisonné, mais Edwin tua Aethelric et épousa Aethelburh, qui était chrétienne), Hilda fut baptisée en même temps que toute la cour du roi Edwin quand elle avait 13 ans. C’était une époque de conversion en masse outre-Manche. Après cette entrée tardive dans la religion catholique, Hilda devint sur le tard abbesse de diverses abbayes, on est de bonne famille ou on ne l’est pas. En 657 elle fonda l’abbaye de Whitby et y demeura jusqu’à sa mort en 680. Voilà ce qu’on sait de source sûre. Lire plus…

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Publié dans : Histoire de la paléontologie,Invertébrés

Un dinosaure qui avait le bras long

Le 11 mai 2015 par Jean Le Loeuff

Le dinosaure dont il sera question aujourd’hui appartient à la famille des Scansoriopterygidae, qui n’est certainement pas la plus célèbre famille de dinosaures mais assurément l’une des plus curieuses. Les quelques bestioles qui la constituent sont de minuscules animaux chinois et jurassiques de la taille d’un pigeon et pourvus d’un troisième doigt de la main démesurément long. Vraiment long puisque le bras d’un scansorioptérygidé peut être plus long que son corps ! Curieuse fantaisie qui rappelle, par exemple, les ptérosaures. Les auteurs des premiers travaux sur les premiers scansorioptérygidés découverts à l’aube du XXIè siècle (Scansoriopteryx aussi connu sous le nom d’Epidendrosaurus et Epidexipteryx) ont supposé que ces très longs doigts pouvaient être liés à un mode de vie arboricole.

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Publié dans : Nouveautés,Théropode

A quel âge Camarasaurus faisait-il l’amour ?

Le 29 avril 2015 par Jean Le Loeuff

Grave question, qui n’est plus sans réponse depuis les travaux d’une étudiante de l’Université de Bonn, Katja Waskow. Mais comment diable cette gamine a-t-elle pu déterminer l’âge du premier rapport sexuel chez ce sauropode américain du Jurassique supérieur, dont les derniers ébats remontent à 140 million d’années au bas mot ? En paléontologie comme en gendarmerie, on sait depuis longtemps que tout est affaire de tactique. Ici, il est admis que la vitesse de la croissance diminue chez les dinosaures au moment de la maturité sexuelle ; à partir de ce moment c’est à la reproduction qu’ils consacraient l’essentiel de leur énergie, et plus à la croissance. Quand on a une bonne méthode pour déterminer la vitesse de croissance du Camarasaurus on peut donc en théorie observer le moment où cette vitesse diminue et en déduire l’âge du bestiau à l’aube de sa vie amoureuse. Lire plus…

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Publié dans : Amérique du Nord,Sauropodes

Brontosaurus 2.0

Le 20 avril 2015 par Jean Le Loeuff

Si vous avez ne serait-ce qu’un modeste début d’intérêt pour les dinosaures, vous savez forcément que le nom Brontosaurus est un synonyme d’Apatosaurus. C’est simple, c’est dans tous les livres ! Explications : Brontosaurus, le lézard-tonnerre, fut baptisé ainsi à cause du souk qu’il faisait en se déplaçant, du moins dans l’esprit de son papa, le paléontologue américain OC Marsh qui le baptisa en 1879. Il s’agit d’un joli squelette de sauropode découvert dans le Wyoming. Deux ans plus tôt Marsh avait nommé Apatosaurus (le lézard-trompeur) un autre squelette de dinosaure sauropode. Trompeur, non pas parce qu’il était affublé d’une trompe, mais parce que Marsh trouvait que les os chevrons sous les vertèbres de la queue ressemblaient un peu à ceux des mosasaures… Il faut dire que le reste du squelette n’était pas encore préparé quand il lui donna un nom ! Brontosaurus est tombé dans les oubliettes de la paléontologie officielle depuis 1903, quand un savant canadien du nom de Riggs, Elmer de son prénom, décréta définitivement sa nature apatosaurienne. Brontosaurus ressemble tellement à Apatosaurus, dit-il en substance, que c’est un Apatosaurus, et c’est ce dernier nom qui doit être utilisé car il fut créé le premier. Brontosaurus n’est donc qu’un synonyme récent d’Apatosaurus. Exit Brontosaurus. Riggs pointait ainsi les dérives de Marsh qui nommait des dinosaures à tour de bras de peur que son ennemi Cope ne leur donne un nom avant lui. Ledit Cope faisait évidemment la même chose. Comme les deux lascars fouillaient dans le même coin et que leurs équipes découvraient des gros dinosaures jurassiques à tire-larigot, il était d’autant plus urgent pour eux de mettre un nom sur chaque os, ou presque, façon paléontologique de marquer son territoire en rêvant de postérité (le paléontologue aime la postérité). Lire plus…

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Publié dans : Amérique du Nord,Nouveautés,Sauropodes