Les empreintes fossiles de pas de dinosaures, et de tétrapodes en général, ne sont pas particulièrement rares, mais certaines font parfois beaucoup parler d’elles. En Suisse, avant la découverte dans les années 1990 de très nombreuses empreintes dans le Jurassique supérieur du Jura (de nombreux sites sont également connus du côté français de la chaîne jurassienne), la localité la plus connue était située dans les montagnes valaisannes (le canton de la raclette, du fendant et du combat des reines pour parfaire le cliché). Lorsqu’il fut dit, après sa découverte en 1976, que ces empreintes avaient été laissées il y a 230 millions d’années par des dinosaures, la surprise fut grande ! Il fallait effectivement un effort d’imagination pour se représenter ces animaux déambulant sur une plage de sable en bordure d’une mer tropicale alors que leurs traces fossilisées sont maintenant perchées à 2400 mètres d’altitude. Les empreintes sont près de 8 fois plus anciennes que l’âge de la surrection alpine, ce qui n’étonne en rien un géologue mais peut surprendre le béotien ! Lire plus…
Le Dinoblog
La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures
Catégorie : Paléoichnologie
Post-scriptum : Protoceratops et le syndrome de Cendrillon
Gerard Gierliński , que je remercie, vient de me faire parvenir quelques photographies de ce magnifique Protoceratops évoqué dans le billet précédent. Et oui, le DinOblog est déjà lu en Pologne et même au-delà ! Et puis en relisant le livre Hunting for Dinosaurs de la paléontologue Zofia Kielan-Jaworowska, récit des expéditions polonaises dans le désert de Gobi, j’ai aussi retrouvé quelques images dignes d’intérêt, d’où ce post-scriptum richement illustré.
Ces expéditions polonaises en Mongolie, qui se déroulèrent de 1963 à 1965, ont beaucoup moins de notoriété aujourd’hui que les fameuses missions de l’American Museum of Natural History de New York quarante ans plus tôt. Elles furent pourtant bien plus fructueuses, et surtout la quasi-totalité des découvertes furent patiemment préparées, étudiées, et publiées dans une longue série de mémoires qui demeurent des documents incontournables sur les vertébrés du Crétacé supérieur. Lire plus…
En paléoichnologie (la branche de la paléontologie qui étudie les empreintes de pas fossilisées) il est un triste paradoxe : on peut suivre sur des dizaines, voire des centaines de mètres la piste d’un dinosaure, savoir s’il boitait ou s’il se promenait en troupeau mais on ne peut jamais identifier exactement l’espèce de dinosaure qui a produit ces traces. Tout au plus peut-on, d’après leur morphologie, les rapporter à un grand groupe de dinosaures : les différences plus subtiles nous échappent largement. C’est ce que le paléoichnologue Martin Lockley, qui est un poète à ses heures, a joliment baptisé le syndrome de Cendrillon (piochez dans vos souvenirs, la pantoufle de vair qui ne peut être chaussée que par Cendrillon, ça doit vous rappeler quelque chose) : on ne peut en théorie identifier l’espèce de dinosaure qui a produit un type d’empreinte que si l’on retrouve le squelette de l’animal au bout de sa piste… Et ce type de fossile est pour l’instant inconnu chez les dinosaures, et même chez tous les vertébrés. On connaît bien des limules fossilisées au bout de leur dernier voyage dans le Jurassique, mais ce sont des invertébrés. Lire plus…