Le Dinoblog

La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures

Catégorie : Evolution

Pour certains, les siréniens (le groupe des lamantins et des dugongs) seraient à l’origine du mythe des sirènes. S’il apparaît bien peu crédible que ces « vaches de mer » soient parvenues à envoûter autre chose que des algues, leurs ancêtres auront au contraire fait tourner la tête de bien des paléontologues. Les siréniens appartiennent au clade des Paenongulés qui regroupe les éléphants, les damans, les lamantins et dugongs. Des études morphologiques ont depuis longtemps considéré les éléphants comme les plus proches parents actuels des siréniens. Pourtant, des analyses récentes de phylogénie moléculaire tendent à contredire cette hypothèse et prévoient une relation étroite entre les éléphants et les damans. Peu importe les relations de parenté au sein des Paenongulés, tout le monde s’accorde pour penser que l’origine des siréniens doit être africaine compte tenu du registre fossile des plus anciens damans et éléphants. La famille des Prorastomidae regroupe les siréniens les plus primitifs qui, contrairement aux formes actuelles, possédaient encore des pattes postérieures et étaient capables de se déplacer sur la terre ferme. Mais jusqu’à aujourd’hui, les deux seules espèces connues de Prorastomidae avaient été retrouvées bien loin du continent africain, en Jamaïque et Floride, dans des terrains de l’Eocène moyen à inférieur. Lire plus…

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Ichthyostega : des premiers pas difficiles ?

Comment se déplaçaient les premiers tétrapodes ? Dans les années 90, Jenny Clack avait révolutionné notre façon de concevoir la sortie des eaux des vertébrés en proposant que les pattes des premiers tétrapodes aient d’abord évolué dans le milieu aquatique pour être secondairement utilisées pour se déplacer sur la terre ferme. Stephanie Pierce, post-doctorante au Muséum de Zoologie de l’Université de Cambridge (et ma voisine de bureau) va encore plus loin en faisant cette fois-ci appel aux dernières techniques de pointe (la microtomographie notamment). Son étude a été publiée mercredi dans la revue Nature. « Pas à pas », les restes d’Ichthyostega, la star des premiers tétrapodes, livrent leurs secrets et nous permettent de mieux comprendre cette étape évolutive majeure que constitue la sortie des eaux. Lire plus…

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Que les éléphants du PS se rassurent, Claude Allègre n’est pas près de nous reparler de mammouth, la confirmation est tombée le 6 mai dernier ! C’est bien de paléontologie dont il s’agit ici. Deux chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Londres rapportent la découverte en Crête du plus petit mammouth connu à ce jour. D’autres espèces naines avaient déjà été recensées en Sardaigne (Mammuthus lamarmorai), sur l’île Wrangel en Sibérie (M. primigenius) et dans les îles californiennes de Channel (M. exilis). Mais en comparaison, les adultes de cette nouvelle espèce crétoise font figure de nains, dépassant à peine 1,10 m au garrot et pesant environ 310 kg.

Ce mammouth correspond au cas le plus extrême de nanisme insulaire observé pour ce groupe. Pas nécessaire pour autant d’aller imaginer une version miniature de mammouth laineux, en effet les auteurs pensent que leur mammouth devait être adapté à un environnement relativement chaud, il devait donc avoir une apparence assez semblable à celle d’un éléphant moderne. Dans un communiqué AFP, Victoria Herridge, auteur de l’étude, dresse un portrait robot de l’animal: « si vous deviez le reconstituer, je vous dirais de le faire un peu comme un bébé éléphant, mais plus trapu, avec des membres plus épais, et à l’âge adulte il aurait des défenses recourbées […] l’image la plus proche serait celle d’un bébé éléphant d’Asie, mais avec des défense ». L’espèce, qui aurait colonisé la Crête voici près de 3,5 millions d’années, a été baptisée Mammuthus creticus et serait apparentée à l’espèce continentale M. meridionalis (même si un lien avec M. rumanus n’est pas à exclure). Lire plus…

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En 1859, dans l’Origine des espèces, Darwin écrivait à propos des fossiles vivants :

Or, c’est dans l’eau douce que nous trouvons sept genres de poissons ganoïdes, restes d’un ordre autrefois prépondérant ; c’est également dans l’eau douce que nous trouvons quelques-unes des formes les plus anormales que l’on connaisse dans le monde, l’Ornithorynque et le Lépidosirène, par exemple, qui, comme certains animaux fossiles, constituent jusqu’à un certain point une transition entre des ordres aujourd’hui profondément séparés dans l’échelle de la nature. On pourrait appeler ces formes anormales de véritables fossiles vivants ; si elles se sont conservées jusqu’à notre époque, c’est qu’elles ont habité une région isolée, et qu’elles ont été exposées à une concurrence moins variée et, par conséquent, moins vive. (1859, Chapitre 4. Circonstances favorables à la production de nouvelles formes par la sélection naturelle.) Lire plus…

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