Le Dinoblog

Bientôt la trêve des confiseurs, l’occasion de remettre ses pendules à l’heure des dinosaures à plumes. Le muséum d’histoire naturelle de Nantes présente jusqu’au 3 janvier une exposition intitulée « Plumes de dinosaures ! ». Réalisée en collaboration avec le musée de paléontologie du Lianoning, sous les regards experts du professeur Sun Ge et du paléontologue belge Pascal Godefroit (Institut royal des sciences naturelles), éminent spécialiste des dinosaures à plumes, cette exposition revient sur 25 ans de découvertes paléontologiques exceptionnelles dans cette région située au nord-est de la Chine, berceau des dinosaures à plumes, Pompéi du Mésozoïque. Cette déambulation au milieu de quelque 25 spécimens fossiles de dinos, d ‘insectes et de plantes fera tomber toutes les incertitudes concernant la filiation entre les dinosaures et les oiseaux.

Le Liaoning est une région bénie des paléontologues où des pluies de cendres volcaniques tombées entre 130 et 110 millions d’années ont préservé des milliers d’ossements et imprimé dans le sédiment ces parties molles presque jamais conservées. Des empreintes de peau à celles des plumes tous les détails sont là, quasi intacts. Les premières découvertes réalisées dans le Liaoning au cours des années 1990 ont alors confirmé qu’il n’était pas aberrant d’envisager un lien entre les dinosaures et les oiseaux et confirmé les hypothèses mises en avant depuis la découverte d’Archaeopteryx en Allemagne en 1861. Nos connaissances sur les dinosaures ont fait un grand bon en avant, loin de l’image de tous ces géants recouverts d’écailles, on découvre alors par dizaines de tout petits théropodes recouverts de plumes ou tout du moins de leurs ancêtres les protoplumes.

Reconstitution de Confuciusornis

Leur présentation dans un musée européen est toujours un événement surtout lorsqu’il s’agit, comme ici, de spécimens parmi les plus beaux, à faire rêver un conservateur de musée des dinosaures audois. Anchiornis, Microraptor, Caudipteryx, Confuciusornis côtoient d’autres fossiles d’insectes et de plantes. Reconstituée ici, Archaefructus sinensis une des premières plantes à fleurs qui ramènerait, selon les paléobotanistes chinois, l’origine des angiospermes à 125 millions d’années. C’est donc toute la richesse paléontologique d’une des plus célèbres régions fossilifères au monde qui est mise en scène.

Reconstitution d’Archaefructus

Cette scénographie très classique, toute de ce rouge chinois, plonge le visiteur sous une lumière très tamisée pour que l’oeil n’en perde pas une miette. On s’attarde devant la reconstitution d’Anchioris et ses quatre ailes. Il trône comme le mérite ce tout premier dinosaure dont on connaît la couleur grâce à la découverte il y a quelques années de mélanosomes fossiles responsables de ses reflets noirs, blancs et rouges. Oui, nous pouvons dire qu’il était exactement comme ça, à une ou deux plumes près. Bref allez voir cette expo et vous ne dégusterez plus la dinde de Noêl de la même façon.

Reconstitution d’Anchiornis

Pour finir, on ne saurait trop recommander aux scénaristes du prochain Jurassic Park de se pencher sur ces spécimens et ils se feront alors pardonner leurs grossières erreurs du dernier épisode en emplumant, enfin, leurs raptors dans le prochain.

12 rue Voltaire, 44000 Nantes – Ouvert tous les jours sauf le mardi et les jours fériés de 10h à 18h