Il y a quelques années trois des dinoblogueurs, accompagnés d’autres collègues, ont publié une liste mise à jour des vertébrés découverts dans des couches du Crétacé du sud est du Maroc, cette fameuse région qu’on appelle les Kem Kem (Cavin et al., 2010). Cette liste est assez longue… Les sédiments accumulés dans ce qui était alors des fleuves et des deltas ont fourni plus de 50 espèces de vertébrés continentaux (terrestres, aériens et d’eau douce), ce qui fait de cette faune une des plus diversifiées au monde pour l’étage que l’on nomme le Cénomanien (entre 100 et 94 millions d’années). Parmi les bestioles trouvées il y a des requins, des dipneustes, des cœlacanthes, des poissons à nageoires rayonnantes (ou actinoptérygiens, désolé le français ne possède pas de mot plus simple pour qualifier ce groupe), des amphibiens, des lézards, des serpents, des tortues, des crocodiles, des ptérosaures, des dinosaures et peut-être même un morceau d’oiseau. Il ne manque à ce carnaval des animaux que les mammifères pour avoir un bestiaire représentatif de cette période. Bon, c’est vrai, la majorité de ces organismes ne sont connus que par des petits morceaux et rares sont les squelettes découverts en connexion anatomique, c’est-à-dire avec tous leurs os préservés bien comme il faut et là où il faut. Mais depuis Cuvier et sa méthode de subordination des organes et corrélation des formes, tout paléontologue qui se respecte est capable de reconstituer un animal entier à partir d’un fragment de son squelette. Alors nous, les rogatons, ça nous suffit ! Lire plus…