En paléoichnologie (la branche de la paléontologie qui étudie les empreintes de pas fossilisées) il est un triste paradoxe : on peut suivre sur des dizaines, voire des centaines de mètres la piste d’un dinosaure, savoir s’il boitait ou s’il se promenait en troupeau mais on ne peut jamais identifier exactement l’espèce de dinosaure qui a produit ces traces. Tout au plus peut-on, d’après leur morphologie, les rapporter à un grand groupe de dinosaures : les différences plus subtiles nous échappent largement. C’est ce que le paléoichnologue Martin Lockley, qui est un poète à ses heures, a joliment baptisé le syndrome de Cendrillon (piochez dans vos souvenirs, la pantoufle de vair qui ne peut être chaussée que par Cendrillon, ça doit vous rappeler quelque chose) : on ne peut en théorie identifier l’espèce de dinosaure qui a produit un type d’empreinte que si l’on retrouve le squelette de l’animal au bout de sa piste… Et ce type de fossile est pour l’instant inconnu chez les dinosaures, et même chez tous les vertébrés. On connaît bien des limules fossilisées au bout de leur dernier voyage dans le Jurassique, mais ce sont des invertébrés. Lire plus…
Le Dinoblog
La paléontologie dans tous ses états, par l'équipe du musée des dinosaures
Archive pour avril, 2012
Les dinosaures sont entrés depuis bien longtemps en littérature, notamment dans les « romans de mondes perdus » qui fleurirent à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Nous aurons l’occasion de revenir sur leurs premiers pas dans la fiction mais en attendant, il est l’heure de tirer d’un injuste oubli un roman du canadien James De Mille [1833-1880]. Paru de manière posthume en 1888 c’est l’un des tout premiers romans de monde perdu mettant en scène des dinosaures. Lire plus…
Ronan Allain, du Muséum national d’Histoire naturelle et son équipe franco-laotienne viennent de publier la description d’un nouveau spinosaure, découvert dans la province de Savannakhet au centre du Laos (pour les amateurs il s’agit bien du Savannakhet de la mendiante de Marguerite Duras, au bord du Mékong). Charmant endroit que ce village de Tang Vay, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière siamoise, où des chercheurs français ont repris depuis une vingtaine d’années, à l’initiative de Philippe Taquet, les travaux initiés dans les années trente par le géologue Josué Hoffet. Bref, le dinosaure décrit dans la revue germanique Naturwissenschaften, porte le doux nom d’Ichthyovenator laosensis, soit le pêcheur du Laos (ou plutôt le chasseur de poissons pour les puristes). Lire plus…
Le DINOBLOG est un projet du Musée des Dinosaures d’Espéraza et de l’association DINOSAURIA, dont l’objet est la recherche scientifique, la formation et la diffusion des connaissances en paléontologie. Notre constat : l’absence dans la blogosphère scientifique d’un blog paléontologique francophone. Notre démarche : donner la parole à des paléontologues professionnels pour mettre les enjeux de la paléontologie à la portée de tous. Ici pas de jargon ni d’infantilisme : laissons s’exprimer les praticiens de cette science.
Notre objectif est de commenter l’actualité paléontologique, bien au-delà des dinosaures, mais aussi d’évoquer, au gré de nos inspirations respectives, de nombreuses thématiques en relation avec notre science, de la littérature populaire à la réforme territoriale… Bref rien de ce qui peut avoir un lien, fût-il ténu, avec la paléontologie, ne nous sera étranger. Pour en revenir à l’actualité nous irons la chercher bien au-delà des sempiternels Nature et Science lorsqu’il s’agira d’évoquer des travaux de recherche publiés, car d’excellents articles de paléontologie paraissent tous les jours dans des dizaines de journaux spécialisés à travers la planète. Et puis l’actualité ce ne sont pas seulement les publications mais aussi les travaux de terrain, de fouilles, les congrès de paléontologie, etc. Un post ce sera aussi parfois une belle photographie : Confucius n’a-t-il pas dit qu’une image valait des milliers de mots ? Pour certaines infos pratiques, photos, etc. nous vous donnons aussi rendez-vous sur nos pages facebook.
Au clavier pour commencer ce blog une brochette de paléontologues francophones habitués à écrire pour un vaste public : Eric Buffetaut (CNRS, Ecole Normale Supérieure, Paris), Lionel Cavin (Muséum de Genève), Lionel Hautier (département de zoologie de l’Université de Cambridge et Sydney Sussex College) et Jean Le Loeuff (Musée des Dinosaures d’Espéraza) sous la houlette de notre rédac chef. D’autres amis du Musée des Dinosaures d’Espéraza, aux domaines d’expertise variés, devraient nous rejoindre dans les prochains mois.
Les commentaires seront bien entendu modérés, et nous vous remercions d’avance de veiller à leur orthographe !